Les projets

La cellule "jeu et sport" de Bruxelles Environnement souhaitait, outre le développement d'aires de jeu au sein de ses parcs, développer une stratégie de déploiement des aires de jeu sur le territoire régional. 

Dans ce cadre, le travail réalisé par le BRAT s'est étendu durant plusieurs années, avec des inputs variés. La base du travail a été l'établissement d'une base de données cartographique reprenant des informations tant quantitatives que qualitatives pour l'ensemble des aires de jeu et de sport présentes dans la Région. Une vaste enquête de terrain a permis de recenser la localisation et les caractéristiques (types d'activités ludiques, qualité de l'entretien, confort pour les accompagnants…) de chaque aire visitée, et de compiler ces informations dans une base de données complexe. Cette dernière a ensuite été utilisée pour analyser la situation existante en 2012, mais également de la croiser avec les projections de population d'enfants à 15 ans, et d'ainsi définir des quartiers prioritaires pour le développement de nouveaux espaces, la rénovation d'espaces existants de manière prioritaire, etc. 

L'établissement de la base de données s'est fait en parallèle à la rédaction par l'Escaut d'un Vademecum à destination des Communes et développeurs pour favoriser la mise en place d'espaces qualitatifs et adaptés à leur localisation. 

La publication "Le jeu dans la ville" compile les résultats de cette première partie de l'étude. 

Suite à cette première étape, le BRAT a continué à travailler sur la thématique, en accompagnant la cellule "Maillage jeu et sport" dans la réalisation d'aires de jeu, en mettant à jour la base de données en 2022… mais également en réalisant des missions spécifiques à l'échelle communale. Nous avons ainsi réalisé des enquêtes auprès des usagers des espaces de jeu pour estimer les zones de "chalandise" au sein de la Commune de Forest, et défini un maillage ludique local pour la Commune de Saint-Gilles. Cette dernière prolonge d'ailleurs l'étude avec Les Marneurs pour réaliser certaines des propositions faites avec eux lors de la phase stratégique.  

En préalable à l'établissement du plan quiet.brussels, Bruxelles Environnement a mandaté le BRAT pour déterminer des critères acoustiques et urbanistiques en vue de définir des zones calmes et de les protéger, ainsi que de définir des zones prioritaires pour le développement de nouvelles zones calmes. 

Une première partie de l'étude consistait en un benchmarking analysant les mesures et politiques prises à l'échelle d'autres villes européennes : critères de définition, types d'aménagements, objectifs de développement etc. L'étude a ensuite porté sur l’analyse des besoins temporels et spatiaux, les attentes sociales, et les fonctionnalités relatives aux zones calmes dans le tissu urbain, couplée avec l'identification des objectifs à poursuivre (nombre de zones calmes, surfaces, types, localisation, etc.) et l’analyse de l’utilité des zones calmes dans le processus de réduction du niveau sonore à l’échelle de la Région. 

Sur base de ces analyses, nous avons ensuite proposé et mis en œuvre une méthode d'identification des zones calmes appliquée à Bruxelles, sur base de critères quantitatifs, qualitatifs et spatiaux, ainsi qu'en fonction des typologies d'espaces (zones d'habitat, zones 30, intérieurs d'îlots, espaces verts publics…). Les zones identifiées ont été analysées en vue de définir des choix prioritaires pour chacune d'elle selon ses forces et faiblesses, contraintes et potentialités. 

Enfin, outre la création d'une carte stratégique, et dans une vision stratégique de développement de zones calmes à Bruxelles, l'étude menée en 2010 a abouti à des propositions de mesures à mettre en œuvre, telles que des travaux, des règlements, de la sensibilisation etc. qui ont en partie été réalisées depuis. 

Avant 2013, les potagers urbains étaient nombreux mais personne n'avait une vue globale à l'échelle de la Région. Dans un objectif de connaissance mais également de stratégie urbaine, Bruxelles Environnement a demandé au BRAT de générer une base de données permettant un état des lieux quantitatif et qualitatif de la situation bruxelloise.  

En récoltant des données variées (recensements communaux, données universitaires, d'associations telles que les Coins de Terre, Worms et le Début des Haricots…), le BRAT a recensé près de 350 sites potagers sur l'ensemble de la Région. Cette liste a été complétée avec plus de 70 sites repérés via des croisements cartographiques et analyse d'images satellites et aériennes. Une vaste enquête de terrain, réalisée par le BRAT et Eco-Innovation, a permis de visiter les 427 potagers identifiés afin de remplir une fiche d'identification et compléter la base de données cartographique associée avec des photos et données précises (telles que l'historique du potager, sa gestion, ses caractéristiques physiques…). La structure de cette base de données complexe a été réalisée par la société BGI, à laquelle le BRAT s'était associé pour cette mission.   

Cette analyse de l'existant a été complétée par une analyse projective, d'une part en recensant les menaces et problématiques pesant sur les potagers existants, et d'autre part en identifiant des terrains potentiels pour le développement de nouveaux projets. L'ensemble des possibilités a été passé au crible d'une grille de critères (type de propriétaire, taille…) pour définir 19 sites prioritaires, pour lesquels une étude approfondie a été réalisée, reprenant les contraintes et potentiels du site, une analyse de faisabilité, les étapes à réaliser, les coûts probables, un contact avec les propriétaires, des références en Belgique ou à l'étranger… 

En 2018, le BRAT a réalisé une étude, essentiellement en chambre (récolte de données et analyse d'images aériennes, complétées par des relevés de terrain pour environ 60 potagers), pour mettre à jour la base de données et la carte (disponible en ligne) et analyser l'évolution de la situation. 

Soucieux de redéployer le sport dans ses espaces verts, Bruxelles Environnement a mandaté le BRAT, en collaboration avec Peps, en vue de définir une stratégie à l’échelle régionale. 

Celle-ci a été définie en identifiant l’offre existante et la demande potentielle, en mettant en évidence des manques et besoins par groupe cible, en identifiant des lieux de redéploiement prioritaires, et en identifiant les potentiels et contraintes liés au développement de l’offre sportive dans les espaces verts. Une typologie de pratiques sportives a également été définies et des recommandations formulées pour chacun des types définis (finalité sportive et sociale combinées, finalité du développement du conditionnement physique et de la santé, finalité loisirs sportifs). Cette analyse permet d’orienter et de cibler les approches et les actions de manière locale en tenant compte des spécificités socio-urbanistiques des lieux d’implantation prévus. 

Dans le cadre de cette mission, le BRAT a organisé avec Peps, des démonstrations d’activités sportives innovantes avec les gardiens de parcs en vue d’augmenter le champ de leur possible et de tester ces nouvelles pratiques sur le terrain. Cela s’est concrétiser par de nouveaux aménagements et, depuis plusieurs années, l’organisation par Bruxelles Environnement d’évènements autour des sports urbains dans les espaces verts (initiations au parkour, au street basket, au roller, au Slackline, au skateboard, installation d’une piste de pumptrack…). 

Crédit photo : Bénédicte Maindiaux

Dans le cadre de son programme 101e%, la Société du Logement de la RBC souhaitait d'une part avoir une vue tant globale que particulière sur les espaces (ou)verts de l'ensemble des sites liés aux logements sociaux en RBC, d'autre part pouvoir mener une politique intégrée de développement de ces espaces et enfin sonder les intérêts et possibilités de partenariats avec d’autres acteurs régionaux ou locaux pour la mobilisation de ces espaces. 

La méthode proposée par le BRAT, en collaboration avec BLOC paysage, s’est axée d’une part sur la nécessité de combiner un travail « théorique » (traitement et croisement de données cartographiques) avec des données plus « concrètes » relevant de l’expérience et des pratiques des opérateur⸱rice⸱s de terrain. D’autre part, nous avons pris en compte l’importance de croiser des intérêts humains (espaces verts accessibles au public, aires de jeux ou de sport, autres fonctions sociales…) avec des intérêts environnementaux (importance dans les maillages verts et bleus, au sein du réseau écologique…). Enfin, il nous a semblé indispensable de considérer que les espaces (ou)verts des logements sociaux représentent un intérêt/potentiel de mobilisation à l’échelle supra-locale (pour la mise en œuvre de stratégies et politiques régionales) mais également à l’échelle locale (dans l’intérêt des locataires sociaux et autres riverains des quartiers adjacents). 

Pour répondre aux objectifs fixés, nous avons collecté des données, analysé les pratiques bruxelloises et étrangères relatives à la gestion des abords des logements sociaux, discuté avec les sociétés de logements sociaux bruxelloises (SISP), réalisé une enquête auprès des gestionnaires et des animateurs des espaces, réfléchi avec les acteurs supra-locaux et visité une variété de sites, dans le but d'une part de réaliser une cartographie complète de l’ensemble des abords des logements sociaux (création d’une base de données renseignant diverses informations sur ces abords, telles que propriétaire, gestionnaires, superficie…) et d'autre part de définir une série de sites stratégiques. Enfin, la mission a permis de fournir à la SRLB une méthode et des outils d’analyse afin qu’elle soit en mesure de réaliser elle-même une première analyse des forces et contraintes relatives aux sites qu'elle souhaite mobiliser. 

La division des Espaces Verts de Bruxelles Environnement a décidé de mener une étude visant à définir la place du chien dans l’espace public sur le territoire de la Région Bruxelles-Capitale (RBC). Cette thématique constitue un enjeu important au regard notamment de la croissance démographique ou encore du développement de la multifonctionnalité des espaces publics. Pour mener à bien la mission, le BRAT a été accompagné par l’asbl Ethologia Plus, Centre Belge d'Etude et d'Information sur les Relations Homme/Animal, par le CIEC asbl, centre d’information et d’étude sur le chien, et par l’asbl Activ’dog, association qui organise et gère des interventions assistées par l’animal.

La première phase de cette mission consistait à réaliser un diagnostic de l’état de la question, plus spécifiquement dans le contexte urbain de la Région de Bruxelles-Capitale, d’une part en analysant les différents enjeux liés aux chiens dans l’espace public (bénéfices, besoins, dangers et désagréments), d’autre part en analysant les pratiques et politiques actuelles en matière de gestion de la question à Bruxelles et ailleurs en Belgique et à l’étranger (aménagements, législation, éducation et sensibilisation). Concrètement, l’équipe a mis en place une méthode de travail combinant différentes approches tels que la recherche bibliographique, le benchmarking, des interviews d’acteurs-clés, et une enquête sur les pratiques des 19 communes.

La seconde phase visait à définir des objectifs à atteindre, dont l’élaboration s’est faite sur base du bilan de la confrontation entre enjeux et pratiques, et des résultats de workshops de co-production réalisés afin de confronter les avis des différents acteurs concernés et d’avancer vers des pistes de solutions communes quant aux principaux enjeux identifiés.

Afin d’y répondre, le programme d’actions a ensuite été réalisé au moyen de fiches d’actions concrètes et de fiches de recommandations, déclinées par levier d’action (aménagement & maillage, législation, éducation, et sensibilisation & communication). Ces fiches étaient destinées à assister les pouvoirs publics dans leurs prises de décision ainsi qu’à communiquer auprès d’autres publics concernés (aménageurs, acteurs de terrain et autres professionnels...).

La question des livraisons, bien qu’importante du point de vue de la mobilité et des activités économiques, est souvent insuffisamment prise en compte dans les politiques urbaines. C’est dans cette optique que Bruxelles Mobilité a souhaité étudier la faisabilité de la mise en place de livraisons en horaires décalés, voire en pleine nuit, et a mandaté le BRAT pour cette mission. Les enjeux concernent notamment une réduction du trafic routier et de la pollution de l’air, ainsi qu’une amélioration de l’efficacité des livraisons. Les craintes d’une telle démarche portaient sur les nuisances sonores que pouvaient générer les livraisons en horaires décalés. Le BRAT a donc été épaulé dans cette mission par le bureau d’ingénieurs MODYVA, spécialisé notamment dans les mesures acoustiques.  

Dans un premier temps, des recherches ont été faites sur les expériences similaires ailleurs en Europe et dans le monde, afin de faire un état de la question. De ce tour d’horizon sont ressortis plusieurs intérêts sur le fait de mettre en place des livraisons à horaires décalés, que ce soit du point de vue des commerçants et des livreurs, mais aussi des autres usagers (efficacité améliorée des livraisons, gains environnementaux, réduction du trafic et des accidents, etc.). Cette première phase de recherche a permis de construire, en sélectionnant des thèmes pertinents à aborder, les questionnaires pour deux enquêtes qui se veulent complémentaires : une première en ligne, destinée aux commerçants, et une seconde destinée à l’étude sur le terrain, axée sur la configuration des lieux. Les prospections de terrain menées par le BRAT ont permis d’établir une base de données complète et inédite pour 110 commerces bruxellois, légalement tenus d’avoir un espace de livraison car ayant une superficie supérieure à 1000 m². En parallèle, le bureau MODYVA s’est penché sur le cadre légal concernant le bruit en Région bruxelloise.

Certains sites ont ainsi été identifiés dans la seconde phase de l’étude pour faire l’objet de mesures acoustiques. Des configurations différentes ont notamment été choisies, afin d’effectuer des comparaisons sur les éléments déterminants dans la propagation ou non des nuisances sonores : sas de livraison ouvert ou fermé, distance par rapport aux premiers logements, etc.

Les mesures réalisées ont aidé à objectiver dans quelle mesure certains sites se prêtaient mieux que d’autres aux livraisons en horaires décalés. Une grille d’analyse a pu être appliquée aux 110 sites de l’étude. Il en est ressorti que l’on pouvait les classer en trois catégories selon le degré de faisabilité pour la mise en place de livraisons.

Des recommandations d’ordre plus général ont également pu être formulées sur les différents leviers d’actions pour diminuer le bruit généré par les livraisons, que ce soit concernant la configuration des lieux, le matériel à utiliser ou à proscrire, les pratiques mises en place par les commerces, ou encore des pistes pour agir sur le contexte urbain (revêtement des voiries, etc.).   

Une des 50 actions du nouveau Plan Régional de Mobilité (PRM) de la Région de Bruxelles-Capitale est le Contrat Local de Mobilité (CLM), un outil qui vise à doter progressivement les quartiers bruxellois d’un nouveau plan de circulation favorisant la mobilité locale et active, ainsi que les transports publics de proximité. Dans ces quartiers apaisés, le trafic motorisé de transit est dissuadé et la priorité est donnée à la qualité de vie des habitants, des visiteurs, de tous ceux qui y travaillent.

Depuis son lancement fin 2020, le BRAT, associé à ÁRTER Architects et 21Solutions, a ainsi eu l’occasion de travailler à l’échelle de quatre quartiers bruxellois (Cureghem, Flagey-Etangs, Neerstalle, Molenbeek-Historique) en réalisant les études de mobilité des CLM pour Bruxelles Mobilité en collaboration avec les services techniques et les Collèges de six communes (Anderlecht, Ville de Bruxelles, Forest, Ixelles, Molenbeek-Saint-Jean et Uccle).

Dans ces études traitant de problématiques de mobilité en lien avec l’espace public, le BRAT et ses partenaires appréhendent les enjeux selon une approche décloisonnée et transversale lors des 3 étapes de travail : phase exploratoire de diagnostic, phase de maturation de scenarios, et phase de concrétisation du nouveau plan de circulation. Tout au long de ces phases d’études, une itération participative est mise en place, l’équipe impliquant les acteurs institutionnels (Communes, STIB, TEC, De Lijn, Bruxelles Mobilité, SIAMU, Perspective, Urban, Bruxelles Environnement…) ainsi que les habitants, usagers et pôles générateurs dans le processus par la mobilisation d’une variété d’outils participatifs complémentaires : mobilisation d’acteurs de terrain, enquêtes en ligne, marches exploratoires, world cafés et réunions bilatérales.  

Les études de mobilité ont abouti à la définition de nouveaux schémas de circulation, prévoyant de façon phasée des interventions complémentaires sur des lieux-clés identifiés, et permettant de dégager des gains importants en matière d’espace public au profit des modes actifs et des transports publics et ainsi améliorer le cadre de vie de ces quartiers et leurs usagers.

L'asbl Les chercheurs d'air promeut l'amélioration de la qualité de l'air à Bruxelles, et milite entre autres pour le développement de rues scolaires, inaccessibles aux véhicules motorisés devant les écoles, au moins aux heures d'entrées et sorties des enfants. En 2023, l'association a demandé au BRAT de l'aider à systématiser sa démarche et objectiver les possibilités des 629 écoles fondamentales bruxelloises. 

Après une analyse des pratiques dans d'autres villes, nous avons brainstormé avec l'association pour définir les contraintes complexifiant la mise en place de rues scolaires. Sur cette base, nous avons utilisé les données existantes (localisation des écoles et de leurs entrées, axe de passage de transports en commun ou des services d'urgence, hiérarchie des voiries…) pour qualifier chaque école. Cela a permis de mettre en évidence qu'il est possible de créer facilement des rues scolaires temporaires devant 368 écoles et des rues scolaires piétonnes devant 54 écoles. L'asbl peut dorénavant aller rencontrer les Communes et les écoles les plus propices avec des arguments solides !